Qui sème la misère récolte la colère !
Administrateurs : ganyalle, Sylvain
 
 Qui sème la misère récolte la colère !  Politique française  Social et le Monde du Travail 

 Chapeau bas

Nouveau sujet   Répondre
 
Bas de pagePages : 1  
Sylvain
222 messages postés
   Posté le 02-12-2005 à 11:00:49   Voir le profil de Sylvain (Offline)   Répondre à ce message   Envoyer un message privé à Sylvain   



GRAND RESPECT AUX SALARIÉ(E)S DE LA RTM APRÈS 47 JOURS DE GRÈVE


La pression supplémentaire INFLIGÉE par FO ET l’UNSA aux salarié(e)s de la RTM qui avaient choisi de continuer la lutte, en démobilisant une partie du personnel FO, a eu raison de leur combativité.

Ces salarié(e)s avaient tenté de rappeler leurs camarades chauffeurs de FO et de l’UNSA à l’union, ces derniers n’ont pas répondu à cette main tendue. Les 2 syndicats "autonomes" avaient convaincu leurs syndiqués que les promesses de la direction seraient tenues (puisqu’elle le disait).

1,5% de réajustement de salaire pour 2005, et un statut RTM maintenu. Ces promesses appliquées le seront EN ATTENDANT le plan d’entreprise qui "DEVRA" ou "DEVRAIT" être élaboré "COURANT 2006". Mais QUEL est le contenu de ce plan ? FO et l’UNSA n’en savent rien, ils ont quand même signé !!!

Le rejet de la DSP, LA revendication principale depuis 47 jours et qui est la seule GARANTE de la pérennité de la RTM au public et des emplois à long terme, a été balayé en 1 heure de « négociations » par FO et l’UNSA !!!

L’avenir fera ressortir : « Pourquoi » ! Et les 2 collabos devront assumer leur nébuleuse compromission. Où en seront les salarié(e)s ? Où en sera l’entreprise ?... ?

Le syndicalisme vient d’être discrédité, les élus UMP, les médias s’en donnent à coeur joie, les socialistes se taisent, ils ont gagné.

Je remercie La LCR et le PCF qui ont soutenu cette lutte avec honnêteté et courage. Le PCF qui grâce à ses élus dans les assemblées territoriales (mairie, conseil régional, conseil général), et au CA de MPM s’est battu avec toute sa force et à la hauteur de sa représentativité.

Le Parti socialiste phocéen s’est tût, on ne l’avait de toute façon jamais entendu. Il s’est simplement manifesté pour dire : « les syndicats n’auraient pas compris que nous soyons devant avec notre banderole pour récupérer ce conflit » ; merveilleux grand écart politique, position inattaquable avec angle ouvert à 360° à des futurs partenaires ; écoeurant !

======================================

46ème jour de grève. Après le dépôt de la Rose lundi, les traminots ont voté hier matin en assemblée générale la reprise du travail à St-Pierre, Arenc et la Capelette. Dans la douleur, la colère, mais « la tête haute ».

« On va reprendre le couteau sous la gorge mais on va reprendre. » Entre amertume et colère, la tension était palpable hier matin au dépôt Saint Pierre. Devant la cafétéria, en petits groupes ou autour du feu, on a du mal à imaginer le retour derrière le volant.

« Alors qu’en 47 jours de conflit, nous avons laissé circuler les bus sans entrave, que nous avons été responsables, on nous affame, on nous menace. J’ai la haine, nous avons été salis, trahis. Mais que fallait-il faire pour être entendu ? Brûler des bus ? », s’énerve Franck. Lettres de pression de la direction, menace de réquisition, désaffection de FO et de l’UNSA, tout y passe...Difficile de retenir les émotions accumulées durant un mois de mobilisation ;

Les nerfs à fleur de peau, les grévistes savent ce qui les attend. Sans regrets, ils vont voter la reprise du travail. « Pourtant avec ce que proposait le vote (vote sur les propositions syndicales, qui avait été plébiscité par les salarié(e)s), on pouvait faire une sortie de grève honorable, pour tous. Gaudin a préféré le pourrissement, il va avoir des difficultés à l’avenir », prévient un jeune chauffeur.

L’assemblée générale se tiendra finalement avec une bonne heure de retard. Là, entre les bus, c’est dans un silence religieux que sont accueillies les propositions de l’intersyndicale. « Nous n’avons rien obtenu de positif hier, nous sommes face à une direction verrouillée et nous refusons le chantage. Nous savons que c’est dur mais nous proposons de suspendre, ensemble, le mouvement », lâche au micro Claude Minko, délégué CGT. « On s’y attendait mis çà fait mal », commente un jeune chauffeur, les larmes aux yeux.

Un peu plus loin, Frédéric, fils de traminots, redresse la tête. « Ils veulent nous tuer avec une guerre d’usure. Mais j’ai vécu 95, cette régie c’est plus qu’un boulot, on y est attaché, on ne les laissera pas faire. »

Au dépôt d’Arenc, les personnels en grève se réchauffent autour du feu. André Mattei, une des figures emblématiques du dépôt, le seul agent à avoir été matraqué par les CRS lors du conflit de 1995, résume le sentiment général. « Ce que les traminots ne comprennent pas c’est l’attitude de M.Réquéna, secrétaire de FO à la RTM. Alors qu’il était dans l’intersyndicale, pourquoi s’est-il retiré entre le samedi et le dimanche ? », s’interroge-t-il, alors que le mot « trahison » est sur toutes les lèvres.

En ouvrant son blouson, André Mattei dévoile la banderole rouge et blanche « FO m’a tué » collé sur son torse. « J’ai saigné en 1995, on m’achève en 2005 », dénonce le créateur de l’Histobus qui partira à la retraite après 38 ans de service en août prochain.

Avant que les personnels se prononcent sur la suite du mouvement, Georges Chahine, délégué syndical CGT, évoque la réunion de la veille avec Marc Girardot, directeur de la RTM.

À quelques pas de lui, Lucien Hamai, du Syndicat Libre, martèle : « Marc Girardot veut briser l’union syndicale. Mais même si beaucoup de mes gars ont repris, mon organisation ne signera pas cet accord ». « L’avenir appartient à ceux qui gardent la tête haute et les traminots garderont la tête haute », enchaîne le délégué syndical de la CFDT.

La suspension du mouvement est ensuite votée à l’unanimité. « Il n’y a pas à rougir. Par une lutte exemplaire, pendant plusieurs dizaines de jours, on a ébranlé la privatisation. Ce combat-là, les six organisations de l’intersyndicale ne l’abandonnerons jamais », assène Georges Chahine.

Fin de vote à la Capelette. Fin du mouvement dans tous les dépôts. Ici, les mains viennent de se lever pour la dernière fois. Mais, les visages restent fermés. Il y a la colère pour certains, la déception et l’incompréhension pour beaucoup. Mais tous sont amers. Isabelle, Robert, Marc, Alain... « Ils peuvent nous prendre notre pognon, mais ils ne nous enlèveront pas notre dignité et nos convictions. Quand on voit que le conflit à la SNCF a fait bouger le Président de la république. Il y a deux poids, deux mesures ! »

De la mesure, il y en aura dans les propos des traminots. « On a fait grève sérieusement, on reprendra le travail sérieusement. » Et pourtant, dans la froidure de ce matin, certains n’hésitent pas à pointer du doigt « les absents. Oui, il y a eu cette solidarité financière. Mais... » Derrière cette conjonction de coordination, il y a la condamnation par le juge des référés et l’absence « des instances nationales, de la fédération des transports, des partis politiques, hormis le PCF et Robert Bret. Est-ce que tout le monde pense en 2007 ? On fait passer les intérêts électoraux avant ceux de la société ? Mais vous savez, les 3000 traminots votent aussi ! »

Des petits groupes se forment. Certains préfèrent rester à l’écart. « On aurait pu servir d’exemple. C’était la RTM et donc le service public. »

Cependant, les traminots n’ont pas baissé la garde. « Je souhaite bon courage à la direction ! Le point numéro 1 concerne le dialogue social et bien c’est mal parti ! Et puis quand les Marseillais paieront 8 euros le ticket, pour engraisser Connex, ils comprendront peut-être ! »

Au micro, Charles Andréani, responsable CGT, assure que « le combat syndical continue ! » « Mais comment ? », interrogera un traminot en fin d’assemblée générale. Une question qui pose l’enjeu de l’action syndicale.

Mireille Roubaud Serge Payrau Sandrine Guidon La Marseillaise

LE MÉDIATEUR CRITIQUE LA MAIRIE

L’ancien médiateur du gouvernement dans le conflit à la RTM, Bernard Bruhnes, a critiqué hier, sur la radio BFM, la mairie de Marseille. « Je n’ai pas compris que des dirigeants notamment politiques et la direction RTM, se disent « on va avoir leur peau » et pendant de temps-là, les marseillais vont à pieds », a-t-il déclaré.

« J’ai compris très vite que la mairie de Marseille et la direction de la RTM n’avaient pas la moindre envie que çà s’arrête ou alors avec une CGT qui dirait « çà y est j’ai perdu », a ajouté Bernard Bruhnes dont la médiation avait échoué à dénouer le conflit. Il s’est dit choqué qu’un « certain nombre de gens autour du maire de Marseille », l’UMP Jean-claude Gaudin, n’aient eu « qu’une envie, c’est de tirer dans le tas »...


--------------------
Sylvain,
Administrateur
Haut de pagePages : 1  
 
 Qui sème la misère récolte la colère !  Politique française  Social et le Monde du Travail  Chapeau basNouveau sujet   Répondre
 
Identification rapide :         
 
Divers
Imprimer ce sujet
Aller à :   
 
 
créer forum